Parashat Vayak’hel

בס”ד

Parashat Vayak’hel – פרשת ויקהל

Shémot  chapitres 35 à 38

Notre parasha dresse la liste des matériaux nécessaires à la construction du Mishkan, à la fabrication de ses ustensiles, et à la confection des vêtements sacerdotaux. Puis les travaux de réalisation démarrent, sous la direction de Betsalel.

Celui-ci a directement été choisi par Dieu, qui l’a doté de toutes les qualités intellectuelles, spirituelles, techniques et artistiques nécessaires à sa mission.

Voici les premiers mots de cette énumération :

וימלא אתו רוח אלוהים בהכמה בתבונה ובדעת

« Il le remplit de l’esprit divin, de sagesse, d’intelligence et de connaissance… »

Ces trois « qualités » sont précisément celles avec lesquelles Hashem a créé le monde (Midrash Tanhouma). Ce parallèle entre la création du Monde et la construction du Mishkan, est récurrent dans la littérature rabbinique.

Nous y reviendrons בע”ה la semaine prochaine.

Betsal’el n’est pas seul pour exécuter la tache. Il est secondé par Aholiav, ainsi que par

וכל איש חכם-לב « et tout homme sage de cœur ».

Cette expression de Hakham-Lev est composée de deux termes à priori antinomiques.

Dans le langage rabbinique, la Hokhma relève plutôt de l’intellect, et siège au niveau de la tète, alors que le cœur est le siège des sentiments. Il est des choses que le cœur désire, mais que la Hokhma repousse, et inversement.

A priori, la réalisation du Mishkan et de ses ustensiles requiert des compétences techniques, un savoir-faire artistique, et un respect scrupuleux des normes et mesures indiquées.

Que vient faire « le cœur » ?

Le savoir nécessaire à la fabrication du Mishkan n’est pas seulement technique ou artistique.

Les dons apportés par le peuple, constituent les matières-premières pour la construction. Chaque homme, chaque femme, a généreusement offert quelque chose.

Imaginons l’amoncellement hétéroclite de tissus, de bijoux, de matériaux, dont il fallait faire un Mishkan.

Au delà des compétences techniques, il fallait être doté d’une capacité de transformer cet amoncellement de bric et de broc, en une réalisation harmonieuse, et en même temps, donner une place dans l’œuvre commune, à chaque don, à chaque donateur.

Fallait-il « mettre à la poubelle » certains objets ne présentant pas d’intérêt, ou au contraire, leur trouver une place, afin que personne ne se sente rejeté ?

C’est (peut-être ?) celà la חכמת-לב – la sagesse du cœur :

Faire en sorte que le Mishkan des Bnei-Israël, soit l’expression de l’unité du peuple, à travers l’intégration de chacun dans l’œuvre commune.

Shabbat Shalom.

 

Dvar Charles et Herve JUDAISME