De Pessah à Shavouot

De Pessah à Shavouot

בס”ד

De Pessah à Shavouot

Entre le second jour de Pessah, et la fête de Shavouot, s’écoule une période de 49 jours, ou sept semaines, au terme de laquelle, au cinquantième jour, nous célèbrerons Shavouot.
Chaque soir, nous comptons les jours et les semaines écoulés. Cette période dite « du Omer », est marquée par l’étude des « Pirkei-Avot ». les Maximes des Peres ».
La Tora prend soin de nous indiquer la date de toutes les solennités, telles que Rosh Hashana, Yom Kippour, Soukot, Pessah. Ainsi, Pessah tombe le quinzième jour du premier mois (Nissan).
Etonnamment, aucune date n’est indiquée pour la fete de Shavouot.
Par ailleurs, alors que dans tous nos rituels (Kiddoush, Amida…) la fête est appelée זמן מתן תורתנו (le temps du don de notre Tora), nous verrons que le texte biblique ne rattache nullement le don de la Tora à Shavouot.
Que disent les textes ? Comment cela est-il formulé dans la Tora ?
Vaykra chapitre XXIII : Dieu énonce les solennités de l’année. Apres avoir cité Pessah située au « premier mois, le quatorze au soir », on en vient à notre sujet (versets 10-11) :
כי-תבואו אל הארץ אשר אני נתן לכם וקצרתם את קצירה והבאתם את עמר ראשית קצירכם אל הכהן
« Quand vous serez arrivés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez un « Omer » des prémices de votre moisson au Kohen ».
והניף את העמר לפני ה” לרצונכם ממחרת השבת יניפנו הכהן
“Il balancera cet Omer devant Dieu pour votre agrément, le lendemain du Shabbat…”
L’Omer est une mesure d’orge présentée au temple dès le début de la récolte. Cette cérémonie se présente, à priori, comme une action de grâce des agriculteurs envers le créateur, pour la récolte dont il les a gratifiés.
Le verset précise que la coupe et l’offrande du Omer doit se faire « le lendemain du Shabbat ».

Le mot « Shabbat » est interprété dans ce contexte, comme Yom Tov, jour de fête de Pessah.
Toujours dans le chapitre XXIII de Vaykra, nous lisons au verset 15 :
שבע שבתות תמימות תהינה. וספרתם לכם ממחרת השבת מיום הביאכם את-עמר התנופה
« Et vous compterez depuis le lendemain du Shabbat (de la fête), depuis le jour ou vous aurez offert le Omer, sept Shabbatot (semaines) qui doivent être entières ».
Le verset 16 poursuit :
עד ממחרת השבת השביעית תספרו חמישים יום והקרבתם מנחה חדשה לה”
« Vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez une oblation nouvelle à l’Eternel ».
Ce décompte va nous mener au cinquantième jour, qualifié au verset 21, de מקרא-קדש (convocation sainte).
Pour connaitre le nom de ce cinquantième jour, on attendra le Houmash Dévarim (XVI-9) :
שבעה שבועות תספור לך מהחל חרמש בקמה תחל לספר שבעה שבועות
« Tu te compteras sept semaines : dès que la faucille entamera les épis, tu commenceras à compter sept semaines,,, »
ועשית חג שבועות לה” « tu célèbreras la Fête des Semaines pour l’Eternel ».
C’est fait ! Le cinquantième jour après le second jour de Pessah, qui tombe le 6 Sivan, a enfin un nom : la Fête des Semaines, Shavouot.

Pour le moment, nous sommes en présence d’une fête « agricole-religieuse », ou, comme pour le début du Omer, l’on se réjouira devant l’Eternel pour ses bienfaits. Ce qui est déjà en soi, très important.
Mais qu’en est-il du lien entre Shavouot et le don de la Tora ?
Revenons à Shémot (XIX-1), ou il est indiqué qu’après avoir fui l’Egypte (le 15 du premier mois), les Bnei-Israël sont arrivés dans le désert du Sinaï…
בחדש השלישי….ביום הזה le troisième mois (Sivan)…..en ce jour (Rashi: Rosh Hodesh).
Dans le traité Shabbat du Talmud, les rabbins débattent à propos de l’emploi du temps des Bnei-Israël, entre leur arrivée dans le désert, et le jour du don de la Tora, pour arriver à la conclusion que la Tora fut donnée…le 6…ou le 7 Sivan.
La date qui fut retenue est le 6 Sivan, ce qui fait coïncider le don de la Tora avec…Shavouot.
Les 49 jours du Omer prennent alors toute leur signification spirituelle : Nous sommes invités à nous préparer à recevoir la Tora, en nous débarrassant jour après jour, des scories des 49 portes d’impuretés de l’Egypte, par un travail sur notre caractère, notre comportement, et nos valeurs éthiques, ce que nos maitres appellent « nos Midot ». Pour nous y aider, ils nous ont légué les Pirkei-Avot.
Nous aurons l’occasion d’y revenir.
En attendant, Moadim Lesimha, et « Terbho outsaadou » !