Parashat Ki-tetse

בס”ד

Parashat Ki-tetse – פרשת כי-תצא
Devarim chap. 21 à 25

 

Notre parasha commence par une série de recommandations qui attirent l’attention, parce que chacune d’elles est précédée du mot Ki (quand, lorsque, si, du fait que…), comme s’il s’agissait de cas accidentels, imprévus.

כי-תצא למלחמה….וראית אשת יפת תואר וחשקת בה ולקחת לך לאשה….

“Lorsque tu sortiras a la guerre…et que tu verras une femme belle d’aspect, et que tu veuilles la prendre, et tu la prendras pour épouse”.

La Tora encadre ce cas de figure par une série de recommandations qui visent à retirer a cette captive tout élément de séduction : elle se rasera la tète, se fera les ongles, pleurera ses parent durant un mois. Cette femme jouira ensuite des protections que la Tora accorde à une femme mariée.

כי-תהיין לאיש שתי נשים האחת אהובה והאחת שנואה וילדו לו בנים ……והיה הבן הבכור לשינאה….

“Si un homme a deux épouse, l’une aimée et l’une haïe, et qu’il ait deux fils, l’aîné étant l’enfant de la femme haïe…”

La Tora précise que cet homme ne peut en aucun cas, favoriser un enfant aux dépends de l’autre, et protège les droits d’héritage de l’ainé, serait-il le fils de la femme haïe.

Certains commentateurs établissent que nous sommes là, en présence d’une succession de situation qui s’enchaînent, selon le principe עברה גוררת עברה – une faute en entraîne une autre : l’homme se laisse séduire par une belle captive, en vient à haïr sa première épouse, et à favoriser un héritier aux dépends de son frère.

Vient ensuite le troisième cas:

כי-יהיה לאיש בן סורר ומורה…..ויסרו אתו ולא ישמע אליהם…והוציאו אתו אל זקני עירו…ורגמהו כל אנשי עירו באבנים ומת…

“Si un homme a un fils dévoyé et rebelle….qu’il le punisse mais il persiste à ne pas écouter….son père et sa mère le présenteront aux anciens de la ville…les habitants le lapideront à mort…”.

Cette dernière recommandation pose évidemment problème: 

Comment ne pas donner sa chance de se ressaisir à quelqu’un de jeune, et tourner le dos à la notion de Teshouva, omniprésente dans la Tora écrite et orale?

Certains Hakhamim justifient cette mesure extrême par le fait que ce comportement particulièrement dévoyé, laisse présager que les choses iront en empirant, et qu’il faut lui donner la possibilité de “mourir innocent, plutôt que coupable” (ימות זכאי ולא ימות חייב).

Ce raisonnement est d’ailleurs contredit dans le cas du petit Yshmael, fils d’Abraham, sauvé in-extremis par un Mal’akh, car Hashem a pris en pitié l’enfant באשר הוא שם « tel qu’il était (innocent) à cet instant », et sans tenir compte de ce qu’il deviendra à l’âge adulte.

Une Guemara dans Sanhédrin énonce:

בן סורר ומורה לא היה ולא עתיד להיות. ולמה נכתב? דרוש וקבל שכר.

“Un fils dévoyé et rebelle n’a jamais été, et ne sera jamais. Et pourquoi a-t-il été mentionné? Étudie, examine, et tu seras récompensé”.

Rabbi Israël Salanter, cite par le Rav Kotler, s’étonne de la conclusion de cette Guemara: il y a suffisamment de matière à étude et à réflexion dans la Tora, permettant d’être récompensé. En quoi était-il nécessaire d’ajouter une loi qui n’est même pas praticable, pour recevoir un Skhar?

Le Rav Kotler souligne le fait que de mauvais comportements dès le jeune âge, peuvent dégénérer par enchaînement vers des choses plus graves, et que la Tora fait état d’une mesure extrême pour appeler les parents à la vigilance. 

דרוש וקבל שכר״ – “étudie et sois récompensé” vient rappeler que l’attachement à la Tora dès l’enfance et l’adolescence, une Tora qui transcende la vie quotidienne, évite des situations telles que celle du Bén Sorer ou Moré, du fils rebelle.

Autant redire l’importance du rôle éducatif des parents.

ודברי אשר שמתי בפיך לא ימוש מפיך ומפי זרעך ומפי זרע-זרעך …מעתה ועד עולם.

« Que Mes paroles que j’ai mise dans ta bouche, ne disparaissent pas de ta bouche, ni de la bouche de  ta postérité, ni de celle de la postérité de ta postérité …pour toujours ».

 

Shabbat Shalom.

 

Dvar Charles et Herve JUDAISME