Parashat Nitsavim

Parashat Nitsavim – פרשת נצבים
Devarim chapitres 29 et 30

Le “hasard” du déroulement des parashiot place Nitsavim quelques jours avant Rosh Hashana.

A la lecture du chapitre 30, on peut d’ailleurs se demander s’il s’agit vraiment d’un « hasard ».

Souvenons-nous que la parasha que nous avons lue la semaine dernière, Ki-Tavo, contenait une somme impressionnante de תוכחות, de remontrances, ou de קללות, de malédictions consécutives à notre inconduite, et dont les conséquences étaient l’exil, et la souffrance.

Le chapitre 30 de notre parasha nous indique que malgré tout, la porte de la Teshouva, du repentir, du retour, reste ouverte.

Sur les dix premiers versets de ce chapitre 30, le verbe לשוב-revenir, est cité sept fois, sous différentes formes :

  • והשבות אל לבבך: tu méditeras (tu “rumineras” ) dans ton coeur…
  • ושבת עד ה” אלוהיך: tu reviendras à l’Eternel ton Dieu…
  • ושב ה” אלוהיך את שבותיך: l’Eternel ton Dieu reviendra avec tes captifs…
  • ורחמך ושב וקבצך: Il te prendra en pitié et te rassemblera à nouveau…
  • ואתה תשוב ושמעת בקול ה”: et toi tu reviendras et tu écouteras la voix du Seigneur…
  • כי ישוב ה” לשוש עליך כאשר שש על אבותיך: car le Seigneur se réjouira à nouveau sur toi, comme il l’a fait sur tes ancetres…
  • כי תשוב אל ה” אלוהיך: si tu reviens vers le Seigneur ton Dieu…
  • On remarquera que quatre “retours” s’appliquent à Israël, et trois à Hashem. La lecture de cette liste donne le sentiment d’être en présence d’un תהליך, d’un processus :

« Lorsque tu te trouveras rejeté parmi les nations, « rumine », médite bien, et prends conscience des causes de ta déchéance.

C’est alors que tu reviendras vers Hashem, qui te ramènera sur la terre d’Israël. Mais, étonnamment, il reviendra avec ceux qui reviendront. C’est le sens de la troisième proposition, si on la traduit convenablement : –אתEt signifiant « avec ».

En effet, selon nos sages, la Shekhina – la présence divine, est en exil lorsque le peuple est en exil, et « revient » avec lui.

En fait, ce texte nous indique que chacun de nos pas dans le sens de la Teshouva, se voit renforcé par un « geste » d’Hashem dans notre direction.

C’est le sens de l’expression du prophète Malakhi :

שובו אלי ואשובה אליכם – Revenez a moi, et je reviendrai vers vous.

C’est aussi le sens du verset du Cantique des Cantiques :

אני לדודי ודודי לי – moi vers mon bien-aimé, et mon bien-aimé vers moi (excusez la traduction quelque peu “abrupte”, mais qui indique le mouvement).

Un dernier mot concernant Rosh Hashana.

Cette fête est généralement qualifiée de יום הדין – le jour du jugement.

Pourtant, les deux fois ou cette solennité est évoquée dans la Tora, elle est appelée יום תרועה – jour de sonnerie du shofar, ou זכר תרועה – souvenir de la sonnerie.

Comment le « jour de la sonnerie » est-il devenu « jour du jugement » ?

On trouve dans le traite Rosh Hashana du Talmud, une Mishna ainsi formulée :

« A quatre périodes le monde est jugé :

  • A Pessah sur la récolte,
  • A Shavouot sur les fruits de l’arbre,
  • A Soukot sur l’eau,
  • Et à Rosh Hashana, tous les באי עולם – toutes les créatures défilent devant Lui comme les membres d’un troupeau ».

Nous y voilà.

Selon le Midrash Vaykra-Rabba, le monde a été créé le 25 Elloul, et Adam le sixième jour, soit le 1er Tishri (Rosh Hashana). Ce même jour, nous dit le Midrash, Adam a fauté, et ce même jour, Dieu a agréé sa Teshouva.

Ce Midrash établit le lien entre Jour de sonnerie, et Jour du Jugement.

Doté du libre-arbitre, l’homme tient entre ses mains la possibilité de se ressaisir, réparer ses erreurs, et redevenir blanc comme neige.

Shabbat Shalom

Shana Tova pour vous-même, ceux que vous aimez, et le Klal Israël.

Dvar Charles et Herve JUDAISME