ISRAEL le voyage interdit

ISRAEL le voyage interdit

ISRAËL,

le voyage interdit

Un film de Jean-Pierre Lledo

Un long métrage en 4 parties,

Kippour, Hanouka, Pourim, Pessah.

Monté par Ziva Postec.

Produit par Ziva Postec Films et Naouel Films

A ASHDOD
Cinema HOT Sea Mall
Le 30 janvier 2022
la séance est suivie d’un débat.

1e volet : KIPPOUR   – 

Résumé

Né en Algérie et élevé dans une culture communiste, Jean-Pierre Lledo part avec sa fille en Israël pour tester ses préjugés vis à vis de ce pays. Il arpente Israël et y interroge Juifs et Arabes, musulmans et chrétiens. Au fil de rencontres surprenantes et émouvantes, avec un parti pris subjectif pleinement assumé, avec humour et émotion, Jean-Pierre Lledo fait défiler en filigrane l’histoire trimillénaire d’Israël et tout particulièrement celle des Juifs sépharades. Au bout de ce long voyage, il se demande si à l’origine de ses préjugés antérieurs n’avait pas été l’impossibilité de dire son identité…

Les 3 autres volets seront projetés courant mars

 

Synopsis

TRONC COMMUN aux synopsis des 4 parties.

Mon oncle maternel avait quitté l’Algérie en 1961… J’avais 13 ans.
Et depuis je n’avais plus eu de relation, ni avec lui, ni avec sa famille…
Je n’étais pas non plus allé à son enterrement, il y a 10 ans… Je l’aimais pourtant.
Ce n’est donc pas lui que j’avais boycotté, mais le pays qu’il avait choisi…
Israël.

Qu’est-ce qui durant plus de 50 ans avait empêché le Juif algérien communiste que j’étais ?

Ma fille Naouel a voulu m’accompagner dans cette aventure et j’ai accepté.
Une dette à rembourser…

I – KIPPOUR

Une famille oubliée, les Juifs d’Algérie, eux aussi perdus de vue,
n’avoir rien transmis à mes enfants, m’être complu dans l’ignorance…

Arriverai-je à me débarrasser de toutes mes fautes ?
Car d’Israël, je dus vite l’admettre, je ne savais rien.
Ni de son passé, ni de son présent.

Un mot mystérieux et oublié que ma mère utilisait souvent,
m’en ouvre soudain les portes, ‘’Tcharbeb’’…

II – HANOUKA

Mais pourquoi le monde ne s’était-il intéressé qu’aux réfugiés arabes ?
En Algérie où j’avais vécu jusqu’en 1993,
seul le malheur arabe palestinien avait un nom : la ‘’Naqba’’.
Le monde arabo-musulman ne s’était-il pas purgé de tous ses Juifs… ?
Et si, il n’y avait pas eu… une…. mais deux ‘’Naqbas’’ ?
Chaque jour s’approfondit le fossé entre celui que j’avais été et celui que je devenais…
Et peu à peu se reconstitue ma famille, jusque-là fantôme…
Près de sa tombe, aurai-je le pardon de l’Oncle ?

III – POURIM

Soudain, je prends conscience que si tous les peuples avaient été massacrés à une époque ou à une autre,
les Juifs, eux, l’avaient été à toutes les époques.
Y avait-il un autre peuple au monde toujours en guerre, juste pour exister ?
Refusant pourtant d’abandonner aussi vite mon rêve de fraternité, je décide de poursuivre notre voyage…

En arrivant en Israël, j’avais cru que la question de la Paix gênerait.
Je m’étais trompé.
Du Nord au Sud d’Israël, Juif ou Arabe, chacun avait sa solution.
Ou sa manière de vivre « le conflit », comme on dit ici…

 

IV – PESSAH

Et si mon hostilité à Israël n’avait été qu’une tentative pour échapper à ce mot si court et si difficile à prononcer : Juif…
Et s’il en était de même pour l’humanité ?

Pourtant, la société multiethnique dont j’avais rêvé en Algérie, n’est-elle pas là ?
Ce peuple-monde, en définitive, qui est-il ?

Notre voyage se poursuit…
Voyage de tous les dangers…

Délesté des narratifs qui m’avaient constitué, n’allais-je pas me perdre ?
Et ma fille Naouel, de cette transmission tardive, qu’allait-elle en faire ?
Une fois retrouvée toute notre famille, le fantôme de l’Oncle cessera-t-il de me hanter ?

 

Jean-Pierre Lledo est né à Tlemcen en 1947. Cinéaste engagé et réalisateur de plusieurs longs métrages de fiction et documentaires, il quitte l’Algérie pour s’établir en France en 1993, à la suite de menaces de mort de la part des islamistes. Faire le deuil du rêve d’une Algérie multiethnique, devient le sujet quasi unique de ses nouveaux films. Son avant-dernier film ‘’Algérie, histoires à ne pas dire’’ est interdit en Algérie. Il a aussi écrit sur le Monde arabo-musulman. Son dernier livre ‘’Le Voyage interdit’’ est totalement autobiographique.

 Jean-Pierre Lledo   054 2253 991    lledojeanpierre@yahoo.fr

 

 

 

Ziva Postec est née à Tel-Aviv en 1933. Célèbre chef monteuse du film Shoah de Claude Lanzmann, elle a été le sujet d’un documentaire primé, produit au Québec en 2018. Ziva Postec a collaboré avec de grands cinéastes tout au long de sa carrière en France, puis revenue en Israël, a réalisé et produit elle-même plusieurs films documentaires, et notamment une série ‘’Variations, sur un thème : Etre Israélienne’’. Elle produit Israël, le voyage interdit dont elle est aussi la chef-monteuse.

Ziva Postec          052 3499 619    postecziva@gmail.com

 

QUELQUES MOTS DE L’AUTEUR

Avec ce film j’essaie de relater une expérience vécue : comment je suis passé de l’hostilité à l’empathie pour un pays et son peuple qui, sans rapport à leur taille et puissance, suscitent le plus de passions de par le monde, aujourd’hui plutôt mauvaises, Avec ce film j’essaie de relater une expérience vécue : comment je suis passé de l’hostilité à l’empathie pour un pays et son peuple qui, sans rapport à leur taille et puissance, suscitent le plus de passions de par le monde, aujourd’hui plutôt mauvaises, Israël.

J’avais cru pouvoir expliquer cela, à moi-même et aux spectateurs, en un film que je prévoyais assez long, mais il devint évident dès le début du montage que je ne m’en sortirai pas à moins de quatre films.

Me confronter à mon rapport à Israël supposait en effet que je puisse débusquer l’itinéraire personnel et identitaire sous la raison politique, à première vue principale. Et ce d’autant que mon refus d’Israël d’un demi-siècle avait eu une conséquence directement familiale : je n’avais jamais rendu visite à l’oncle que pourtant j’avais aimé, ni à mes trois cousins et leurs familles, ni assisté à l’enterrement de cet oncle qui avait quitté l’Algérie en 1961, une année avant l’indépendance et l’exode des non-musulmans.

J’avais d’ailleurs commencé ce film avec un autre titre : ‘’Mon Oncle d’Israël’’, mais j’ai finalement opté pour l’actuel, car il désigne mieux et plus concrètement le voyage entrepris, un voyage frappé d’interdit lorsque l’on vient du monde arabo-musulman, comme le dit de façon très belle, dès le début, l’écrivain algérien et ami, de passage à Jérusalem alors que je tournais, Boualem Sansal.

Malgré mon implication totale, bien plus profonde que dans ma dernière trilogie (Algérie mes fantômes/ Un rêve algérien/ Algérie, histoires à ne pas dire), je ne voulais pas d’un film narcissique. Ce voyage en moi-même devait être avant tout une manière de découvrir et de faire découvrir tout ce que par idéologie ou pour des raisons plus obscures, j’avais voulu ignorer : un peuple, ses lieux, son histoire, récente et ancienne, ses croyances.

Mon pari cinématographique est qu’arrivent à s’identifier à mon parcours, tant les Israéliens et les Juifs, que, surtout, les non-Juifs. Il me semble en effet que les préjugés qui m’avaient fait barrière sont à peu près les mêmes que pour ceux qui aujourd’hui sont dans un rapport de détestation à Israël, lequel repose sur de l’ignorance, et la mienne fut abyssale.

En conformité avec ce pari, j’ai tourné moi-même, interagissant avec l’environnement et les personnages filmés, mon absence de l’image devant pousser le spectateur à être plus sensible à mon voyage mental.

Ce voyage personnel s’accompagne aussi d’une expérience de transmission in live avec ma fille, Naouel, et au-delà des reproches qu’elle me fait, muettement, de l’avoir coupé d’une partie de ses racines, il s’agit pour elle de faire le point avec sa propre identité, étant de mère algérienne, arabo-musulmane.

Physiquement, le film est donc un voyage entrepris à deux durant une année en Israël, où nous rencontrons tant des Juifs que des Arabes, et où je confronte à la réalité mes anciens préjugés issus tant de ma vision communiste que de l’inscription de mon histoire dans le monde arabo-musulman, puisque j’ai vécu en Algérie jusqu’en 1993, date à laquelle j’ai dû fuir, les islamistes m’ayant désigné comme cible (la police me met sous protection). En effet malgré l’exode de 1962, et à la suite de mon père, je n’avais pas voulu accepter la fin du rêve communiste d’une Algérie multiethnique et j’étais resté.

Tout au long de ce voyage du Nord au Sud d’Israël, 4 personnages reviennent dans les 4 parties, le principal étant l’un d’eux, Eliahu, sorte de Mangeclous, tout droit sorti de l’univers d’Albert Cohen, et dont nous apprenons l’histoire tout au long des 4 films : hippie arrivé avec d’autres de San Francisco, sous l’incitation d’un Rabbin chanteur-compositeur Carlebach qui avait revitalisé le patrimoine hassidique ; né à Naples en 1943, il découvre très tardivement, après son mariage aux USA, qu’il est juif, sa mère ayant voulu le lui cacher, son père étant un espion militaire venu d’Algérie, pour préparer le débarquement des troupes alliées ; disparu depuis, Eliahu le cherche toujours ; lui-même, la tête pleine de projets fous auxquels il croit mais qui ne se réaliseront jamais, Eliahu qui s’est attaché à moi à cause de ce père d’Algérie disparu, peut-être mort durant la guerre, mais croit-il encore vivant, quelque part, est le personnage qui m’a fait pénétrer le mieux la vie juive israélienne…

Ce film est aussi une manière de dire ma dette au cinéma auquel je dois tout : il m’a permis depuis une vingtaine d’années de m’attaquer à des questions taboues. Et au début de la 1ere partie, une de nos premières rencontres est avec Lia Van Leer, directrice des Cinémathèques en Israël, décédée depuis.

Les 4 parties me permettent d’examiner les différents obstacles qui ont formé le socle de mon refus d’Israël durant un demi-siècle.

Elles auront chacune leur titre : Kippour/ Hanoukka/ Pourim/ Pessah.

Kippour parce que il y a une dimension de demande de pardon dans ma démarche. Cette 1ere partie nous fait entrer en Israël par le biais du cinéma et des Juifs d’Algérie, y est exposée toute ma problématique, et mon dispositif cinématographique est mis en place.

Hanoukka parce que mon Oncle est mort le 1er jour de Hanouka, parce que Eliahu habite à Modiin tout près des lieux de vie des Maccabees, et parce que je prends conscience qu’une bonne partie des fêtes juives sont en fait des fêtes nationales plutôt que religieuses… Le centre de gravité de cette 2eme partie est cependant l’examen de ce que j’appelle parce que mon Oncle est mort le 1er jour de Hanouka, parce que Eliahu habite à Modiin tout près des lieux de vie des Maccabees, et parce que je prends conscience qu’une bonne partie des fêtes juives sont en fait des fêtes nationales plutôt que religieuses… Le centre de gravité de cette 2eme partie est cependant l’examen de ce que j’appelle les deux Naqbas, celle des Arabes en 1948, bien connue, et celle des Juifs expulsés du monde arabe par la suite, totalement inconnue.

Pourim parce qu’en prenant connaissance pour la 1ere fois de la Meguilat d’Esther, dont la modernité me stupéfie, je prends conscience de ce que la précarité de l’existence juive est quelque chose de très ancien, peut être même constitutive de son existence. Avec cette partie, nous laissons l’histoire (1948) pour nous aventurer dans le présent et dans le fameux conflit arabo-israélien.

Pessah enfin parce que dans ma démarche il y a une dimension libératoire : il m’aura fallu 4 parties pour sortir de mon Egypte… Le centre de gravité de cette dernière partie est le mystère de l’identité juive, la mienne (notamment mon marxisme face au judaïsme), mais aussi celle du peuple juif, qualifiée ‘’d’invention’’ par S. Sand dont les livres ont été des best-sellers en France.

Au final, ce film pourrait aussi se voir comme une sorte d’essai cinématographique sur la ’Question juive’’, puisque d’une certaine manière il n’aura été du début à la fin qu’un long voyage dans les milles facettes de l’existence juive…

Si ma dernière trilogie était traversée par le rêve paternel d’une Algérie multiethniqueSi ma dernière trilogie était traversée par le rêve paternel d’une Algérie multiethnique, ce film avec ces 4 parties est dédié à ma mère. La première séquence de ce film est consacrée à un mot qu’elle prononçait souvent pour désigner les mauvaises gens, ‘’Tcharbeb’’, mot que j’avais oublié depuis des décennies, et qui rejaillit lorsque je me retrouvais la 2eme fois à Jérusalem ! C’était, m’expliqua-t-on, la prononciation par les Juifs d’Afrique du Nord, de Ticha BéAv, c’est-à-dire le 9 du mois d’Av, date à laquelle les Juifs pleurent la destruction du 1er et du 2eme Temple…..

Ce film peut donc être considéré comme une rupture dans mon travail, puisque je m’intéresse à ce que j’avais jusque-là refoulé. Il n’en demeure pas moins en continuité avec ma dernière trilogie, tant pour le contenu (l’identité face à l’Histoire, la thématique juive commençant aussi à montrer son nez) que surtout pour la forme (road-movie).

Mon dernier film Mon dernier film Algérie, histoires à ne pas dire fut interdit en Algérie en 2007, puisque pour la première fois j’osais contredire l’histoire officielle algérienne sur la guerre 54-62, (je précise que j’ai la nationalité algérienne, très difficilement acquise d’ailleurs).

Ce film sortit en France en 2008, et il fut sélectionné dans de nombreux Festivals, dont celui de Jérusalem : c’est ainsi que je mis les pieds en Israël pour la première fois (non sans appréhension), voyage qui changea ma vie, car il me fit comprendre qu’en vérité je ne savais rien de ce pays et de ce peuple.

Interview sur i24 News

Dossier Presse ISRAEL LE VOYAGE INTERDIT

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